Vagues d’Elliott et nombre d’or : les mécanismes régissant les marchés financiers.

De tout temps, la vie en société pour l’Homme a été encadrée par les marchés financiers : ces marchés au-delà du sens purement physique où s’échangent des biens en fonction des prix en vigueur sur ces marchés. Tout comme il existe un marché des changes (FOREX) ou un marché des matières premières aujourd’hui, il aurait bien pu exister un marché du feu à une époque où tout être humain n’avait pas la connaissance des techniques pour en allumer un.
Au-delà donc des marchés que vous pouvez voir sur les écrans de traders, pleins de graphiques difficilement compréhensibles et rebutoirs pour qui n’y est pas sensible, les marchés sont avant tout une notion métaphysique qui regroupe l’ensemble des transactions d’un produit et où les prix de ce produit fluctuent en fonction du niveau de l’offre et de la demande.
Les marchés financiers possèdent donc une dimension naturelle en ce qu’ils dépendent uniquement de l’activité des êtres humains et qu’ils évoluent en fonction de l’Homme. Le comptable Ralph Nelson Elliott (1871-1948) théorisa les mouvements sur les marchés financiers tels que nous les connaissons aujourd’hui et leur évolution sous forme de vagues. Pour ce faire, il observera durant la fin de sa vie les mouvements du Dow Jones (indice boursier américain) et empruntera la théorie du nombre d’or du mathématicien Fibonacci (qui a donné son nom à un outil d’analyse chartiste en bourse).
Cet article étudiera en premier lieu les vagues d’Elliott telles que théorisées par le comptable, puis se penchera sur le concept de « nombre d’or ».

Les vagues d’Elliott

Tout d’abord, prêtons-nous à un exercice simple auquel vous trouverez les résultats à la fin de cet article : vous trouverez ci-dessous des graphiques de prix de valeurs des marchés financiers coupés à une date, essayez de prévoir la suite de leur évolution en vous basant seulement sur les graphiques que vous avez sous les yeux :
Ci-dessous, le cours du pétrole brut BRENT jusqu’au 19/12, comment évolue-t-il par la suite selon vous ?
Interrogez-vous de la manière suivante : comment évolue-t-il sur une semaine ? Sur un mois ? Sur un an ?

Brent

Pour visualiser le résultat si vous êtes impatient, faites un saut à la fin de l’article.
Les vagues d’Elliott se matérialisent de la manière suivante :

vagues d'Elliott

Les vagues d’impulsion, qu’elles soient de hausse ou de baisse sont causées par le fait que davantage d’investisseurs pensent que le cours du titre va augmenter (en cas de hausse) ou diminuer (en cas de baisse), auquel cas ils achèteront ou vendront respectivement. Viennent ensuite les phases de correction suite à un mouvement plus ou moins puissants. Les acheteurs si le titre augmente cesseront d’acheter car le titre coûte de plus en plus cher et certains prendront même leurs profits en vendant le titre après une plus-value (hausse du cours du titre par rapport au cours d’achat), ce qui aura pour effet d’entraîner un mouvement dans le sens inverse, beaucoup moins puissant que les mouvements de la phase dominante. Ainsi, si le prix du titre est globalement haussier, les mouvements de hausse seront bien plus puissants que les mouvements de baisse, le tout se matérialisant par des vagues d’Elliott allant globalement dans le sens d’une hausse.
Les marchés financiers sont le fruit de l’activité humaine comme nous l’avons déjà évoqué et un lieu où se rencontre un grand nombre d’être humains ne peut abriter uniquement des Hommes partageant totalement le même avis. Sur les marchés financiers donc, il y a des acheteurs et des vendeurs et le consensus parfait n’existe pas.

Le fondement de la théorie d’Elliott est que les prix sur les marchés financiers évoluent dans une logique naturelle, ordonnée, cyclique et qui se répète. Les marchés financiers emprunteraient donc des phénomènes naturels et observables partout autour de nous dans notre environnement réel. Il convient désormais en ce sens d’étudier la théorie du « nombre d’or ».

Le nombre d’or

Le nombre d’or, théorisé par le mathématicien Fibonacci est aussi appelé « proportion divine », ce qui représente une excellente indication du concept. Il s’agit d’une proportion vue comme parfaite, présente dans la nature et qui expliquerait par exemple la symétrie des ailes d’un papillon ou la spirale parfaite sur la carapace des escargots, dans la structure des fleurs avec la disposition des feuilles ou des graines de celles-ci, etc.

nombre d'or.png

Ce nombre d’or est également utilisé dans le domaine artistique notamment par nombre de peintres à succès comme Jean Fouquet. En raison de son omniprésence dans notre entourage, le cerveau humain est probablement sensible au nombre d’or en ce qu’il représente l’harmonie géométrique et peut se présenter comme un confort émotionnel pour l’Homme puisqu’il possède un caractère prévisible, naturel et connu.

Selon la théorie d’Elliott, le nombre d’or aurait donc également une implication sur les marchés financiers.
Le nombre d’or (1.618) est trouvé par le mathématicien à l’origine de cette théorie par la création d’une suite, la suite de Fibonacci. Cette suite possède un caractère cyclique : tous ses nombres, sauf les deux premiers (1, 1) sont égaux à la somme des deux chiffres précédents de la suite. Ainsi, la suite logique des deux premiers chiffres est 2. Puis nous avons : 3, 5, 8, 13, 21, etc.
Vînt plus tard une nouvelle découverte : chaque nombre divisé par son précédent, sauf pour les deux premiers encore une fois, donnent le résultat de 1,618, notre fameux nombre d’or.
Dans le cadre des marchés financiers, pour faire simple, une phase de hausse sera suivie d’une phase de correction en proportion en suivant ce fameux principe du nombre d’or. Ainsi, une phase haussière de 10 jours sera suivie d’une phase de baisse de 10/1,618 = 6 jours. Si notre phase haussière représentait 10% de hausse, la phase de correction représentera 10/1,618 = 6,18%.

Les marchés financiers possèdent donc une dimension cyclique comme nombre d’institutions et de sciences humaines puisque régies essentiellement par les Hommes, l’addition de leurs comportements et donc du fonctionnement de leur cerveau, qui lui-même fonctionne par cycles. Cycles de sommeil et d’éveil par exemple, cycles émotionnels, etc. Il est donc à noter que les marchés financiers possèdent cette caractéristique propre à l’Homme et que le cerveau humain est apte à cerner ces marchés. Il est plus qu’important que la recherche évolue en ce sens, notamment la recherche en neuropsychologie, en neurologie et en théorie de la prise de décisions.

 

La théorie d’Elliott évoque donc des cycles très précis d’évolution sur les marchés financiers. Le cerveau humain pourrait potentiellement être adapté à cette harmonie comme nous l’avons supposé précédemment et donc inconsciemment apte à comprendre l’évolution des marchés financiers. Bien entendu, cela exclut toute analyse fondamentale externe à la simple évolution des prix de manière mécanique sur les marchés alors qu’en réalité, des évènements « aléatoires » peuvent impacter le prix des actifs.
Si le nombre d’or, présent aussi bien dans la nature que dans l’art est un facteur explicatif du succès d’une œuvre d’art, pourrait-il être explicatif d’une certaine sensibilité du cerveau humain à cette « divine proportion » ? Le cerveau humain serait-il donc sensible à l’évolution des prix sur les marchés financiers et capable de ressentir les mécanismes d’évolution sur ces derniers voire même de les anticiper à l’avenir de manière instinctive ?
Toutes ces questions sont intéressantes à se poser et notamment dans le cadre de la recherche d’innovations et en matière d’intelligence artificielle qui pourrait être mise au service de la prise de décision sur les marchés financiers par exemple.

Cet article a été rédigé par @financesdvpt.

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Sources :

[1] Graphique issu du site Boursorama : https://www.boursorama.com/bourse/matieres-premieres/cours/8xBRN/

[2] Figure issue du site ABC Bourse : https://www.abcbourse.com/apprendre/13_elliott1.html

[3] Représentation issue de photo-paysage.com

Résultat de l’évolution du cours du Brent : Aviez-vous bien anticipé le mouvement futur ?

Brent évolution

 

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