Clairvoyance Sous l’Infini

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Un loup proche de nous.

Un loup vit comme tout autre dans une meute.
Il hurle la nuit avec ses congénères
Il chasse, Il domine
Ses pensées sont machinales, il se fond dans la petite société qu’est la meute, agit comme
tout autre sans réfléchir à ses actions avec des idées, il se contente de ressentir et d’agir.
Pourtant, en regardant la Lune, le loup se demande, sans langage, sans idée articulée, avec un simple flot d’impression curieuse.
Il se demande si il pourra un jour toucher cette chose à laquelle il hurle.
Chaque soir il regarde le ciel lorsque ses semblables dorment, et ressent sa place dans le monde, ou plutôt, ressent l’absence de celle-ci.
Il se demande ce que sont ces choses qui ponctuent le voile de la nuit.
Quel goût ont-elles?
Quelle odeur ont-elles?
Pourquoi bougent-elles?
Ces pensées ne sont pas articulées, les idées viennent rondes, brutes.
Pourtant, toute sa vie ce loup se posera des questions vagues sur ce ciel, que sa vie il essaiera d’atteindre.
Ce loup observe le monde, et parfois est enhivré par une impression indescriptible pour ceux ne l’ayant jamais ressentie.
L’impression d’exister.
Celle qu’un aveugle aurait en découvrant la couleur.
L’impression de découvrir quelque chose qui était jusqu’ici devant ses yeux, sans jamais qu’il puisse l’atteindre, le comprendre.
L’impression que le monde qu’il a sous les yeux n’est pas limité à juste chasser, manger, dormir, et s’accoupler
L’impression de voir le monde tel qu’il est. Avec celle ci vient une solitude insondable Aucun autre loup n’a jamais regardé les étoiles avec lui
Leur seule préoccupation est de trouver la nourriture, et s’accoupler.
Choses dont il se soucie également, car il reste un loup. Mais où vont-ils ? Pourquoi mangent-ils?
Pourquoi s’accouplent-ils?
Ils se contentent de le faire, en tant que fin en soi.
Lui, il mange et chasse pour pouvoir revenir le soir, sous ce ciel étoilé, ressentir des questions, et de curieuses impression de stupeur, inarticulée face à son incompréhension générale de cette existence.
Il se trouve seulement en perplexe observateur d’un horizon, d’un moment, d’un monde.
Et de ces moments accumulés, il s’encre dans une solitude de plus en plus profonde.
Il s’encre en eux.

Seuls sont ces moment ou il a l’impression d’être, de se voir être, sous ce ciel qui lui seul motive sa vie.

 


 

Ce texte est une contribution de Jacques Lesage.

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