NdS : L’Europe, en retard sur le marché extrêmement stratégique des semi-conducteurs

STMicroelectronics, société franco-italienne, est la plus grande entreprise européenne de semi-conducteurs dans les classements d’entreprises liées à ces commodités sophistiquées. Elle se place devant ses compatriotes NXP (Pays-Bas) et Infineon (Allemagne) selon le site expert en la matière, IC insights. STMicroelectronics n’arrive pourtant que 12ème au classement, largement dominé par les sociétés américaines et asiatiques.

Comme le rappelle le site siecledigital.fr, l’Europe ne pèse actuellement que 9% du marché mondial de semi-conducteurs et ne possède pas d’usine de pointe pour la production de ces puces essentielles. En mars, l’Union européenne tenait une conférence de presse, durant laquelle la vice-présidente de la Commission européenne Margrethe Vestager et le commissaire au Marché intérieur Thierry Breton ont présenté un document affirmant que l’UE visait l’acquisition du double de ses parts de marché actuelles d’ici à 2030, soit 20% du marché mondial de semi-conducteurs.

C’est un créneau sur lequel les grandes puissances comme les États-Unis ne manquent pas d’être actives, comme l’affirme la Secrétaire au commerce américain Gina Raimondo le 13 avril sur twitter : « les semi-conducteurs sont les briques de notre future économie. Le plan américain pour l’emploi va investir 50 milliards de dollars dans le développement de l’industrie des semi-conducteurs. » La maison blanche a également organisé un sommet sur les semi-conducteurs en avril comme le rappelle le réseau de radiodiffusion américain NPR et sur la dizaine d’entreprises conviées, seule une a des intérêts européens : Stellantis.

Comme le préconise Jan-Peter Kleinhans, directeur de projets géopolitiques et technologiques dans le think-tank allemand Stiftung Neue Verantwortung, l’UE doit d’abord investir dans le design de puces de pointe et non pas dans la fabrication de celles-ci.

Ce dernier affirme que les barrières à l’entrée et les coûts d’investissement élevés dans l’industrie des semi-conducteurs pourrait mener à des dépenses inutiles de dizaines de milliards d’euros. En effet, l’UE a axé son plan d’investissement sur la construction d’usines de puces en 2nm, les plus petites et sophistiquées qui soient sur le marché. Selon M. Kleinhans, la demande est bien trop faible pour des puces européennes si sophistiquées et la concurrence asiatique et américaine sera bien trop rude. Pasi Vaaranmaa, directeur de la politique commerciale au Ministère des affaires étrangères finlandais, a notamment affirmé son support à cette analyse sur twitter.

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