Étude de cas : ProPR Consulting, entreprise de logiciel et de conseil en e-reputation.

ProPR Consulting

Présentation de l’entreprise

ProPR Consulting est une entreprise de logiciel et de conseil en e-reputation, e-privacy et droit à l’oubli. Son fondateur est Malik AMGHAR, étudiant en dernière année d’école d’ingénieur. Il a rapidement été rejoint dans l’équipe par deux collaborateurs afin de consolider les parties juridique et technique. Vous pouvez visiter leur website à cette adresse : proprconsulting.com
L’idée derrière ProPR Consulting est née durant le mois d’Août 2018. A l’époque, un certain nombre de personnalités publiques ont vu certains de leurs anciens tweets remonter à la surface et entacher leur crédibilité, voire leur carrière.
Nous nous sommes rapidement demandés pourquoi cette opération de suppression n’était pas réalisée, et nous nous sommes rendus compte de l’importance qu’ils portent à leur ancien contenu. Alors que de nombreuses solutions existent pour supprimer tous ses tweets, ou une partie (par exemple ceux avant 2016), aucune d’entre elles ne permet de conserver les posts non problématiques.
Nous avons donc décidé de réaliser un logiciel qui, à l’aide de l’intelligence artificielle, serait capable de trouver tous les tweets potentiellement problématiques d’un internaute afin de les supprimer.
Nous avons pour ambition d’élargir notre activité à Facebook, en mettant le tout en ligne. Ainsi, les utilisateurs seraient à même de supprimer en toute autonomie, à partir d’une archive, tout leur contenu problématique. Nous souhaitons aussi développer notre activité à l’international, en développant notre modèle en anglais pour attaquer le marché britannique et nord-américain.

Quelle offre l’entreprise propose-t-elle ?

Nous évoluons actuellement sur une offre BtoC (vente d’une solution à un particulier). Notre clientèle cible est représentée par les jeunes de 16 à 25 ans, principalement étudiants, à la recherche d’un emploi, d’un stage et d’une alternance.
En effet, une enquête de YouGov a indiqué que 80% des grandes entreprises effectuaient des recherches sur les réseaux sociaux de leurs candidats. De plus, près d’une grande entreprise sur trois a déjà refusé un candidat pour ses propos tenus sur ses réseaux sociaux.
En parallèle, des sociétés appelées « screening companies » offrent aux entreprises d’effectuer, pour elles, des recherches sur la réputation numérique des candidats. Leurs réseaux sociaux sont scrutés avec attention afin de trouver tout contenu potentiellement problématique.
Nous souhaitons donc contrer cette tendance en protégeant les candidats. Nous leur permettons de se concentrer sur leur recherche sans se soucier de leur réputation numérique.

En parallèle, nous souhaitons mettre en place une offre BtoB (vente d’une solution à une entreprise) à destination de trois types d’acteurs :
• Les structures employant des (futures) personnalités publiques, comme les clubs et les centres de formation de football
• Les plateformes de recrutement en ligne, qui pourront proposer à leurs utilisateurs inscrits de nettoyer gratuitement leurs réseaux sociaux
• Les assurances qui commencent à offrir des offres « e-reputation » à des particuliers

Les offres BtoB nous permettront d’améliorer notre prévisionnel, contrairement à une offre BtoC qui peut fortement fluctuer d’un mois à l’autre. En effet, dans le premier cas, les contrats signés assurent un chiffre d’affaire régulier sur une certaine période.

Comment ProPR Consulting caractérise-t-elle son marché en termes de maturité ?

Le marché est actuellement assez complexe à caractériser. Les clients concernés par leur réputation numérique sont extrêmement nombreux. En parallèle, leur éducation sur ce sujet est assez limitée. Notre plus grand travail est donc de communiquer sur les dangers de l’e-reputation, et comment nous pouvons les aider sur ce point.
Sur l’offre BtoB, le marché est naissant. Les assurances commencent tout juste à se lancer dans les offres liées à l’e-reputation des particuliers.

Pourquoi l’internaute doit-il soigner sa présence sur les réseaux sociaux ?

La question qui nous est souvent posée est « pourquoi utiliser les services de ProPR Consulting, lorsqu’il existe des services (gratuits) permettant de supprimer tous ses tweets, ou sur une certaine période chronologique ? ».
Premièrement, notre solution ne cherche pas à remplacer les outils existants. Nous voulons proposer du choix aux internautes, en prenant en compte leur attachement au contenu qu’ils ont pu poster.
De plus, ces solutions « gratuites » n’ont aucune transparence sur le traitement des données (personnelles) des clients. Généralement, si le produit est gratuit c’est que VOUS êtes le produit.
Nous imposons à nos clients de signer un accord de confidentialité dans lequel nous nous engageons à ne pas conserver leurs données, et à ne pas les diffuser à des fins commerciales.

En utilisant nos services, nos clients ont donc la possibilité de conserver la majorité de leurs tweets (en moyenne 90 à 95%), et la garantie que nous manipulerons leurs données de manière sécurisée. De plus, nous leur assurons l’anonymat puisque nous ne communiquons jamais sur leur identité. Ainsi, personne ne peut deviner que nos clients ont pu utiliser nos services.

Soigner leur image leur permet de s’assurer qu’un recruteur, un client ou un détracteur n’utilisera jamais leurs profils sur les réseaux sociaux comme raison pour le desservir.

Comment mettre en place une idée entrepreneuriale ?
Mettre en place une idée, contrairement à ce que l’on peut penser, est un schéma universel. La partie la plus importante n’est pas la réalisation logicielle, bien au contraire ! Beaucoup d’entrepreneurs en herbe font l’erreur de tout miser sur le développement technique de leurs idées.
Le problème avec cette technique est de risquer d’être en décalage avec le vrai besoin de vos futurs clients. Et encore, si vous avez la chance de trouver vos vrais clients du premier coup.
Par exemple, lors de la création de ProPR Consulting, nous pensions que nos clients seraient les personnalités publiques. Par conséquent, tout le travail de nettoyage se faisait en interne (récupération des identifiants du client, téléchargement de son archive puis nettoyage du compte).
Cette vision nous a fait perdre plusieurs mois, car notre clientèle BtoC la plus intéressée (et intéressante) par notre solution était différente : il s’agissait de particuliers à la recherche d’un emploi, d’un stage ou d’une alternance. En parallèle, la méthode de nettoyage « interne » ne correspondait pas à leurs attentes. Nous travaillons donc actuellement sur la mise en place d’un site sous la forme d’un SaaS (Software as a Service, c’est-à-dire un logiciel à payer dans un navigateur Web). Ils n’auraient qu’à se connecter sur leur compte depuis le site pour effectuer le nettoyage intelligent.
Ces mois perdus ont été causés par notre manque de connaissance de notre marché. Le business plan est une étape nécessaire et primordiale dans un projet. Vous devez être sûr à 100% de qui sont vos clients, quels sont leurs VRAIS besoins (et non pas ceux que vous imaginez), et qui sont vos concurrents. De plus, soyez sûrs d’avoir un certain nombre de barrières à l’entrée (technologiques par exemple, si vos algorithmes sont puissants et nécessitent beaucoup de connaissances / travail) afin d’éviter qu’une concurrence trop abondante naisse.

L’étude du besoin de votre clientèle doit obligatoirement passer par une « enquête terrain ». Vous devez demander à vos prospects si un problème existe vraiment, s’ils utilisent ou connaissent un remède, et dans le cas échéant pourquoi ils ne l’utilisent pas, s’ils sont prêts à payer pour une solution et combien… N’hésitez pas à demander à plus d’une centaine de personnes que vous ne connaissez pas. Le but est d’obtenir le plus d’avis objectifs sur votre sujet afin de savoir si votre marché est un « Go-To » ou pas (s’il vaut le coup / coût).
Toujours dans cette optique de vérifier si le marché est prêt à accueillir votre idée, étudiez attentivement vos concurrents. Quelles sont leurs qualités ? Leurs défauts ? N’oubliez pas que derrière les « 95% de nos clients sont satisfaits de nos services » il y a 5% d’insatisfaits. Essayez de trouver pourquoi ils le sont. Ensuite, confrontez votre idée avec les satisfaits pour voir si vous pouvez faire mieux que les concurrents. Dans le cas des concurrents de notre solution de suppression par exemple, ils ne permettent pas à leurs clients de pouvoir conserver la majorité de leur contenu. Il s’agit d’une valeur ajoutée à notre produit.
Notez bien que le prix seul n’est pas une valeur ajoutée. Vous ne pouvez pas développer un produit qui sera seulement moins cher que celui de vos concurrents. Qu’est-ce qui empêchera cet acteur historique de baisser ses prix pour reprendre vos parts de marché ? Il aura potentiellement un avantage en termes de coûts pour vous évincer en raison de son expérience de l’activité et du marché. Ayez au moins UNE caractéristique qui rendra votre produit différent, unique.

Connaître ses clients et ses concurrents sont les deux étapes primordiales à réaliser avant de développer votre idée. Vous pouvez vous aider de différents outils comme une matrice SWOT, les forces de Porter… Vous aurez une idée plus claire de votre environnement.

Matrice SWOT :

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Les forces de Porter :

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Pour faire naître une entreprise, étudiez le meilleur statut pour votre entreprise. Ensuite, une fois les statuts déposés et votre compte bancaire ouvert, n’hésitez pas à déposer votre idée si vous pensez que c’est nécessaire. Vous pouvez aussi utiliser l’enveloppe Soleau, solution peu connue, qui permet de « dater » une idée. Si elle n’aura pas vraiment de valeur légale en cas de procès, elle pourra montrer à vos clients que vous avez eu l’idée avant votre concurrent afin d’avoir plus de légitimité.
Ensuite, si vous avez un site Internet, n’oubliez pas de rédiger vos mentions légales et vos conditions générales d’utilisation / de vente. Ne négligez pas cette partie, et surtout ne copiez pas celles d’un autre site (c’est illégal). Ne laissez pas vos concurrents vous attaquer sur ce genre de détails. N’hésitez pas à dépenser quelques centaines d’euros chez un avocat afin qu’il vous aide.

Le fonctionnement de l’entreprise dépendra du temps que vous avez. Sachez cependant qu’un entrepreneur doit pouvoir être réactif à tout moment de la journée, week-end compris. Vous devrez potentiellement éditer une facture un samedi après-midi pendant un anniversaire ou répondre à un client sur vos réseaux sociaux pendant un dîner au restaurant.
Essayez d’être organisés. Utilisez au mieux votre agenda afin de ne pas oublier un rendez-vous téléphonique, un entretien avec un prospect ou l’heure de publication de votre prochaine campagne marketing.

Comment fonctionne l’étude de marché ? 
L’étude de marché est, comme nous avons pu en parler plus haut, une étape primordiale dans le lancement de votre activité.
Tout d’abord, vous devez réaliser une liste exhaustive de vos concurrents. Ne négligez personne, y compris si le client peut réaliser votre tâche tout seul. En effet, nos prospects peuvent très bien étudier eux-mêmes leur archive afin de trouver et supprimer chaque tweet problématique. Le concurrent ici est Twitter, puisque la plateforme donne les outils pour effectuer l’analyse de leurs anciens tweets.
Cependant, ce travail peut rapidement devenir gigantesque. C’est ici que se joue la deuxième phase du travail d’étude de la concurrence. Que proposent vos concurrents ? Quels sont les avantages et les inconvénients ? Essayez les outils qu’ils proposent et faites-vous un avis objectif : êtes-vous satisfaits ?
Nous avons réalisé ces tâches, ce qui nous a aidés à comprendre dans quel marché nous étions.
Ensuite, nous avons étudié le marché de manière plus théorique. Vous avez besoin de chiffres précis. Google est votre ami, utilisez-le. Combien y-a-t-il d’utilisateurs de Twitter ? Combien d’étudiants sont sur Twitter ? Les recruteurs scrutent-ils Twitter ?
Dans notre cas, nous nous sommes aperçus que le marché était prêt à accueillir notre solution.

Quel statut légal ProPR Consulting a-t-elle choisi et pourquoi ?

Nous avons décidé de nous diriger vers une SAS. Le but était d’avoir le plus de liberté pour les associés et que nous puissions déterminer nous-mêmes les règles d’organisation de l’entreprise. De plus, nous n’avions pas de capital à apporter au début étant étudiants.
Il faut cependant faire attention à la complexité de rédaction des statuts pour une SAS. N’hésitez pas à demander l’avis d’une personne spécialisée.
Quelles sont les exigences en financement d’une telle entreprise ?

L’intérêt d’une entreprise qui vend du logiciel est que l’apport financier d’origine peut être limité. Les coûts ne sont pas nombreux et seront surtout liés à l’hébergement de votre produit et les frais publicitaires.
Nous avons aussi eu la chance d’être incubé depuis Février 2019, ce qui nous a permis d’avoir accès à des locaux gratuitement. Il ne faut pas négliger les frais liés à l’endroit où vous travaillerez. Si vous n’êtes pas incubés, pensez aux espaces de coworking qui permettent de travailler dans de bonnes conditions pour peu cher.
Pour financer vos projets (développement, recherche, communication), plusieurs solutions s’offrent à vous. Dans le logiciel, la plus intéressante n’est pas la levée de fonds mais le devis. Le principe est simple à expliquer : dans un business, le plus important est de VENDRE. Lever des fonds est bien, certes, mais implique beaucoup d’acteurs et est un métier à part entière.
Réaliser des devis en avance, y compris pour une solution logicielle à moitié prête, permet d’obtenir de l’argent tout en testant votre proposition de valeur. N’hésitez pas à vendre un outil pas forcément prêt. Par exemple, si vous devez développer un outil de réservation dans des salons de beauté, n’hésitez pas à prendre les réservations manuellement. Ce n’est pas illégal, et vous pourrez automatiser la tâche au fur et à mesure, tout en réalisant des bénéfices.
Une deuxième option, tout aussi intéressante, est de faire payer le développement de votre projet par vos clients (dans le BtoB). Admettons que vous développiez un outil pour les agences immobilières. Réalisez un premier « POC » (Proof of Concept, ou démonstration de faisabilité, il s’agit d’une réalisation expérimentale concrète et préliminaire, courte ou incomplète, illustrant une certaine méthode ou idée afin d’en démontrer la faisabilité), même s’il ne s’agit que de screens. Ensuite, allez voir vos clients afin de leur proposer le financement de votre projet. Vous les facturerez en jour-hommes, ce qui vous permettra de faire rentrer des fonds pendant le développement de votre outil, et d’avoir des utilisateurs. Pouvoir récolter des avis pendant les différentes phases de réalisation de votre futur produit est important, car vous pourrez corriger les défauts avant le lancement final.
Enfin, la levée de fonds reste intéressante. N’hésitez pas à demander à vos proches (réalisez un business plan pour leur présenter afin de montrer votre sérieux et la viabilité / faisabilité du projet).
Ensuite, approchez des organismes comme la BPI (Banque Publique d’Investissement). Préparez bien vos pitchs de présentation sous tous les formats possibles (de 20 secondes à 10 minutes, avec et sans PowerPoint).
Vous pouvez aussi vous inscrire à des concours d’entrepreneuriat. Les sommes débloquées ne sont pas forcément incroyables mais vous pourrez payer les services d’un graphiste par exemple.

Quelle stratégie digitale pour ProPR Consulting ?

Il est important de définir la meilleure stratégie digitale possible. Cependant, vous allez potentiellement changer au fur et à mesure (stratégie du test & learn). Nous avons eu des soucis au début du projet. Nous communiquions beaucoup sur les personnalités publiques ayant eu des soucis suite à des propos homophobes, racistes… dans le but de prouver que ce qu’ils ont pu poster pouvaient avoir des répercussions des années plus tard.
Il s’agissait d’une erreur de stratégie digitale, puisqu’on nous a accusés de protéger des personnes indéfendables, en cachant des horreurs (ce qui n’est évidemment pas notre but). Nous avons appris de nos erreurs, et travaillé sur une nouvelle stratégie.
Nous bâtissons notre image sur une vision plus positive : nous défendons l’idée que tout le monde peut changer, et que des propos postés il y a des années peut mener à des regrets et n’indiquent pas la pensée des gens actuellement. Nous essayons de bâtir une image proche des candidats cherchant un emploi, un stage ou une alternance, afin de les protéger des recherches des recruteurs ou des sociétés de « screening ».
Il faut bien choisir ses posts, les informations relayées, les statistiques partagées. De plus, nous avons essayé d’organiser, via nos comptes personnels, une communication où des membres influents mentionnent notre compte Twitter lorsqu’un tweet devrait être supprimé. Cette stratégie permet d’éveiller la curiosité de ceux qui ne suivent pas encore notre compte.

Pour obtenir davantage de parts de marché, nous essayons de rester actifs au maximum sur nos comptes personnels. Nous évitons de trop communiquer sur le compte Twitter officiel afin de conserver une certaine qualité dans nos posts et de permettre à ceux qui ne connaissent pas notre solution de trouver des informations rapidement.
Nous travaillons sur la mise en place d’une page vitrine LinkedIn, et sur un blog nous permettant d’améliorer notre référencement naturel. Il s’agit d’une étape importante permettant de faire connaître son activité à des prospects potentiels.

Cet article a été rédigé par Malik AMGHAR, fondateur de ProPR Consulting, vous pouvez les suivre sur twitter : @ProPRConsulting, https://twitter.com/ProPRConsulting

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N’hésitez pas à jeter un œil au site internet de ProPR Consulting : proprconsulting.com

1 commentaire sur « Étude de cas : ProPR Consulting, entreprise de logiciel et de conseil en e-reputation. »

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