Expérience : 600 arbres en Tanzanie grâce à la RSE

Qu’est-ce que la RSE ?

 D’après le site Novethic.fr, 

La Responsabilité Sociétale des Entreprises, également appelée Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) est la mise en pratique du développement durable par les entreprises.

Une entreprise qui pratique la RSE va donc chercher à avoir un impact positif sur la société, à respecter l’environnement tout en étant économiquement viable. Un équilibre qu’elle va construire avec l’aide de ses parties prenantes, c’est à dire ses collaborateurs, ses clients, ses fournisseurs, ses actionnaires ou ses acteurs du territoire…

Les entreprises qui s’engagent à la mettre en place vont donc intégrer, de façon volontaire, ces dimensions au-delà du cadre légal qui leur est imposé, en mettant en place de bonnes pratiques (ex: promotion de la diversité au sein des collaborateurs) voire en s’ouvrant à de nouveaux modèles économiques (ex: location de matériel plutôt que vente).

Pour certaines entreprises, principalement celles dont l’activité à un gros impact sur l’environnement (ex: industries minières ou pétrolière) cela suppose une remise en cause de leur business model pour le rendre compatible avec la lutte contre le changement climatique (limitation de la hausse de la température mondiale à 2°C) ou une gestion durable des ressources (ex: sauvegarde de la biodiversité).

Expérience

En Janvier 2020 afin de commencer l’année avec un projet excitant, j’ai voyagé à Dar Es Salaam, Tanzanie, en Afrique de l’Est. Ce pays où sont parlés l’anglais et le swahili, langue de l’Est africain où vît une grande partie des tribus Maasaï, est un des pays les plus pauvres du monde. Avec une population de 55 451 343 individus en 2018 et un PIB de 33,23 milliards de dollars en 2013, la Tanzanie est classée comme l’une des dernières économies du monde. L’ancienne « Tanganyika » (la partie continentale de l’actuelle Tanzanie) a été réunie avec l’île de Zanzibar pour former la nouvelle Tanzanie, riche en paysages naturels et en ressources naturelles (or, diamant, fer, charbon, nickel, tanzanite, uranium, étain, phosphates, pierres précieuses et gaz naturel.) La Tanzanie est principalement connue pour ses grandes étendues sauvages abritant les « big five » (éléphants, lions, léopards, buffles et rhinocéros), comme la plaine du Serengeti, le cratère du Ngorongoro où vivent animaux sauvages et Maasaïs ou encore pour le plus haut sommet d’Afrique : la montagne du Kilimanjaro. N’oublions pas le « melting pot » de Zanzibar où règnent cultures Indienne, Africaine et Arabe.

 

Sur place, j’ai rejoint une ONG nommée « Art in Tanzania », une fois arrivé et présenté aux autres internes et au staff local, j’ai été introduit au projet de la « Responsabilité Sociétale des Entreprises » (Corporate Social Responsibility en anglais) qui consiste en l’implication des entreprises dans des actions sociales liées aux besoins sociétaux du pays. Le projet, nouveau et initié par une ancienne interne brésilienne nommée Maria qui avait déjà posé les bases et la structure du projet, un travail admirable maintenant dirigé par Dismas, local et Luke, un autre interne anglais qui était présent depuis une longue durée.

Maria avait d’ores et déjà crée une excellente structure en interne pour faciliter le processus de contact des compagnies et de propositions par l’établissement de courriers et de méthodes d’actions. Pour cause, elle était déjà parvenue à établir des partenariats avec près de quatre compagnies majeures en Tanzanie, dont deux étaient des branches de grands groupes internationaux. L’objectif du projet était de tailler sur mesure des programmes de RSE aux entreprises en place et de leur proposer des actions qui pourraient par la suite leur servir de communication.

 

Les premières étapes de ma propre mission ont été de planifier. J’ai alors décidé du type d’actions que je proposerais aux entreprises avec qui j’entrerais en contact et il était clair qu’il serait important d’adapter le type d’actions aux entreprises rencontrées. Les sujets impliqués en Tanzanie sont les suivants : Sécurité générale (délinquance), sécurité des femmes et des enfants (crimes, viols, meurtres), santé, implication des femmes à la vie sociétale, écologie, parmi d’autres.

En raison de la proximité du camp de l’ONG avec une grande entreprise locale, branche d’un cimentier allemand, je décidais d’aller à la rencontre du directeur environnemental de l’entreprise et de lui proposer un projet écologique : la plantation d’arbres. J’ai particulièrement apprécié la flexibilité qui m’était offerte dans un tel environnement. Je décidais donc d’établir mon premier plan d’action avec un local qui opérait au sein de l’organisation, Edwin.

Plan of action of the tree plantation day Twiga Cement Factory and AIT 1-page-001

Proche de Madale donc, où est situé le siège de l’association, une zone rurale proche de la capitale économique de la Tanzanie, Dar Es Salaam opère Twiga Cement Factory, branche du groupe allemand Heidelberg Group. Il est à noter qu’anciennement colonisée par l’Allemagne puis par le Royaume-Uni, la Tanzanie garde une trace de culture allemande et anglaise et cela se ressent rapidement au travers des prénoms des locaux. L’on peut ainsi rencontrer Ruth, Hadija ou encore John au sein du staff de l’association. Depuis 1964 seulement, la Tanzanie est indépendante.
J’ai alors rencontré M. Richard MAGODA, directeur environnemental de TCF avec Edwin et lui ai introduit notre plan d’action ci-dessus présenté. Lors de notre rendez-vous, que j’ai pu obtenir sans mal puisqu’il m’a été accordé alors que je me suis rendu sur place sans appel préalable, j’ai exposé à M. MAGODA le fait que je souhaiterais impliquer au maximum la presse locale ainsi que d’autres organisations pour renforcer l’image de Twiga.
Il s’est avéré que TCF était déjà impliqué dans un projet du type, érigé en interne de la société, avec une main d’œuvre locale employée pour entretenir des petites plantes levées auprès des parties-prenantes de l’entreprise et entretenues dans une « tree nursery » financée par l’entreprise. Parfait pour notre besogne puisque l’entreprise disposait déjà des ressources dont nous avions besoin pour la mise en place d’une telle action. M. MAGODA m’a donc donné son contact et m’a assuré qu’il présenterait ce projet au directeur de la RSE de TCF avant de revenir vers moi.
Ce qui m’a étonné de cette rencontre, c’est d’abord la facilité avec laquelle j’ai obtenu cet entretien mais ensuite les heures incongrues auxquelles M. MAGODA m’appelait parfois comme cette fois où je reçus un appel à 6H du matin un dimanche alors que j’étais à Zanzibar, ce qui avait tendance à m’amuser.

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Suite à cet appel néanmoins, il m’envoyait un rapport de l’action de Twiga au niveau de la plantation d’arbres qui nous serait d’une grande utilité pour la suite de notre projet. Nous attendions encore une réponse définitive de sa part à ce moment donné dont voici un extrait :

Report parts

Plus le temps passait, plus il me semblait que Twiga n’était pas emballé par notre projet et ne s’y impliquerait pas. Tout en continuant de les relancer fréquemment et de tenter d’obtenir des entretiens encore et toujours, je rencontrais deux autres compagnies. Je ne citerai pas l’une d’entre elles qui a poliment décliné le projet pour des raisons sur lesquelles je vais revenir, il s’agit d’une branche de grande entreprise internationale.

Bien reçus au sein de leur siège, nous rencontrions avec Luke et Alessandra – une volontaire italienne qui s’était jointe au projet – un manager du département RSE de l’entreprise. Celle-ci était déjà partenaire de notre programme, le seul hic était le suivant: les précédents volontaires qui travaillaient sur ce partenariat n’avaient pas donné suite à l’entreprise et de retour suite au partenariat. Le manager, qui avait présenté avec enthousiasme le projet à sa hiérarchie s’en trouvait donc embarrassé et nous également lorsqu’il brandit ce courrier envoyé quelques mois auparavant et auquel aucune suite n’avait été donnée. Malgré nos tentatives d’explications sur la jeunesse du projet et notre difficulté donc à le faire suivre en ce que les précédents volontaires étaient retournés chez eux, notre interlocuteur nous confia sa difficulté et de surcroît la difficulté de sa société à nous faire confiance.
Par la suite, au fur et à mesure de l’évolution du projet, je décidais donc de tenir l’employé qui nous avait reçu au courant des avancées, ce à quoi il ne répondait pas. Il fallait continuer d’avancer et trouver un autre partenaire.
Une autre des entreprises partenaires ne me rappela pas. Un second échec.
De ces deux précédents échecs nous estimions qu’il nous fallait apporter davantage d’éléments concrets à notre projet. Où exactement allions-nous planter les premiers arbres ? Combien d’arbres ? Quel type d’arbres ? Quel sera le budget exact ?
Pour que nous puissions éclaircir ces points, Dismas organisa un entretien avec le gouvernement local de Madale, qui nous donna trois places pour organiser notre projet : deux écoles et un terrain de construction sur lequel Il était projeté de construire un hôpital. Pendant que j’allais donner mes cours habituels à l’école, Luke et Alessandra allaient visiter ces trois endroits pour prendre photos et dimensions des terrains.
Le lendemain, Alessandra allait rencontrer des fermiers locaux afin de se renseigner sur les prix des graines et des arbustes à planter pendant que nous étions en ville pour rencontrer une autre entreprise partenaire, branche d’un big four (quatre des plus gros cabinets d’audit et de conseil mondiaux) européen. Après près d’une heure d’entretien dans de somptueux bureaux qui donnaient une vue sur Coco Beach, plage au nord de Dar Es Salaam, nous sommes parvenus à convaincre la directrice du département RSE de l’entreprise que le projet était intéressant pour elle et durable, nous insistions bien sur la notion de durabilité qui est primordial pour beaucoup de projet de RSE. Elle nous assurait qu’elle en parlerait à son équipe et nous confia que le budget de son département était élevé et inutilisé depuis 2016, formant une montagne de fonds à exploiter pour mettre en place des actions sociales.

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Durant ce temps, Alessandra planifiait les budgets en fonction des dimensions des terrains, des prix des arbres et de sa volonté de créer notre propre « tree nursery » au sein du camp au sein de laquelle nous pourrions faire pousser des graines pour en faire des arbustes puis les transférer dans nos lieux de plantation, le tout en recrutant de la main d’œuvre locale grâce aux fonds levés.
Au sein des écoles, nous avions pour projet de planter des arbres fruitiers pour que les enfants puissent apprendre à les entretenir et avoir des fruits régulièrement pour les repas scolaires.

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A ce stade du projet, Il était temps pour moi de retourner en France, mon voyage prenait fin. Avant mon départ, nous nous réunissions tout de même avec Dismas, Luke, Alessandra et Lorenzo, un autre volontaire italien très impliqué dans un projet relatif au changement climatique qui avait réalisé un grand travail de prévention. Cet entretien avait pour but d’orienter notre action future et de s’assurer que nous resterions en contact une fois tous de retour dans nos pays d’origine. Pour ce qui est de la troisième société rencontrée, nous sommes toujours en discussion à l’heure où j’écris cette expérience.

Alors que j’étais déjà rentré, Luke et Dismas rencontraient de nouveau M. MAGODA chez TCF qui finît par accepter le projet. La réponse définitive était donc donnée à la fin du mois de février 2020, un mois après mon départ, un mois et environs deux semaines après ma première rencontre avec M. MAGODA. TCF avait déjà tous les outils nécessaires à la mise en place de ce projet, ce qui était parfait. Luke et Dismas visitèrent alors leur « tree nursery ».

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J’étais excité à l’idée que 600 arbres allaient être plantés à environs 7000 kilomètres d’où j’étais suite à un projet sur lequel j’avais travaillé, conjointement avec des volontaires du monde entier, en prenant la tête d’un projet qui avait été initié par une volontaire que je n’avais jamais rencontré.

L’idée que Maria, l’interne qui avait mis en place tout ceci, avait planté une graine que j’avais pu faire germée en arbuste pour ensuite le planter m’anime. Une fois les 600 arbres plantés, dont les premiers sont prévus pour la semaine du 09/03/2020, j’espère que les impliqués dans le projet le feront grandir jusqu’à ce qu’il devienne un chêne robuste et qui inspirera qui s’abritera sous ses branches, notamment les générations futures qui en récolteront les fruits.
Comme le citait un soir Hadija, l’une des guides du staff de l’association : « If you fail to plan, you plan to fail. » ; « Si tu échoues dans la planification, tu planifies d’échouer. »

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